Rapport 2024 des OAT vertes : un outil de transparence budgétaire

Pour la cinquième année consécutive, Chap’ti a accompagné l’Agence France Trésor dans la réalisation du rapport d’allocation et de performance des OAT vertes. Comme chaque année, ce travail rigoureux de mise en forme, de coordination éditoriale et de pilotage a permis de rendre accessible un document dense, technique, mais essentiel. Cette édition 2024, toutefois, a eu pour moi une saveur particulière.

Publications réglementaires de performance 2024 de l'OAT Verte

Secteur d’activité : Finance verte

Client : Agence France Trésor

Partenaire graphique : Dominique Provenzale

Traduction : ASAP Traductions

Relecture orthographique et syntaxique : Claire Baudiffier

Localisation : Paris

Stratégie éditoriale

À première vue, ce rapport s’adresse aux investisseurs institutionnels, aux analystes ou aux acteurs de la finance durable. Mais il mérite aussi d’être lu par tout citoyen qui s’interroge sur l’usage des fonds publics mobilisés pour la transition écologique.

Il ne s’agit pas de lire chaque tableau, mais de comprendre la logique : comment la France finance-t-elle ses engagements climatiques ? Quels secteurs sont concernés ? Quel lien entre la dette et les politiques publiques ?

Une nouvelle édition, un même cadre, des perspectives

L’agence est intervenue comme à chaque édition sur la coordination éditoriale, la gestion de projet, la structuration des contenus, et la mise en forme graphique du document final. Ce travail permet de présenter de façon claire et accessible les données budgétaires, les impacts environnementaux et les engagements de l’État en matière de transition écologique.

Au fil des années, le format du rapport s’est enrichi, en cohérence avec l’évolution des standards européens, l’introduction du budget vert et les attentes croissantes en matière de transparence. L’édition 2024 est la dernière à suivre le document-cadre de 2017 avant sa mise à jour annoncée en 2025. Elle marque donc une étape dans le programme d’émissions vertes de l’État.

En parallèle de cette mission de production, ce travail a aussi été l’occasion de relire autrement le rapport, non plus seulement comme prestataire, mais aussi comme citoyenne intéressée par les enjeux de la dépense publique. Et j’y ai appris beaucoup de choses.

Ce que j’ai appris en travaillant sur cette édition

En relisant et structurant cette édition 2024, j’ai porté une attention particulière aux secteurs financés par les OAT vertes. Au-delà des montants alloués, ce sont les priorités de la politique environnementale de l’État qui se révèlent.

Par rapport à 2023, on observe une hausse notable des financements en faveur de l’adaptation au changement climatique et de la biodiversité. Le rapport met en lumière la publication du PNACC-3, qui propose une trajectoire d’adaptation fondée sur un scénario de réchauffement de +4 °C en France métropolitaine — une hypothèse haute, choisie pour anticiper les effets les plus marqués du changement climatique sur les territoires (canicules, sécheresses, inondations). Cette évolution du cadre stratégique marque un tournant dans la prise en compte des risques climatiques à long terme.

Le secteur du bâtiment reste le principal bénéficiaire des fonds (3,7 Md€ en 2024), confirmant l’engagement de l’État en faveur de la rénovation énergétique et de la lutte contre les passoires thermiques. Ce secteur à lui seul concentre 27 % des dépenses allouées cette année et les dispositifs de soutien à la rénovation des bâtiments publics.

Les transports (2,9 Md€) et l’énergie (2,4 Md€) suivent, avec des financements orientés vers le ferroviaire, les mobilités propres et les réseaux intelligents. Côté ressources vivantes, le rapport met en avant le développement du plan haies, le soutien à la diversification agricole, et des efforts accrus en faveur de la préservation des écosystèmes.

Rendre lisible un document stratégique

C’est là que Chap’ti intervient : mettre en forme, structurer l’information, rendre le contenu lisible, y compris pour des lecteurs non spécialistes. C’est un travail de fond qui donne de la valeur au rapport.

À partir de 2025, l’AFT adoptera un cadre actualisé, en réponse aux évolutions du marché et aux nouvelles exigences européennes. Ce changement annoncé — et préparé en concertation avec les spécialistes du secteur — témoigne de la volonté de renforcer encore la lisibilité, la cohérence et la crédibilité du programme d’émissions vertes de l’État.

Extraits choisis

Mais au fait, c’est quoi une OAT verte ?

Une OAT, ou obligation assimilable du Trésor, permet à l’État d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers. Concrètement, il émet des titres (des obligations) que des investisseurs achètent. En échange, l’État s’engage à rembourser la somme à une date fixée, avec des intérêts. Le mot “assimilable” vient du fait que plusieurs émissions successives d’une même OAT peuvent être regroupées en un seul titre, ce qui facilite leur négociation sur les marchés (et donne plus de flexibilité à l’État).

Une OAT verte, c’est une OAT classique… avec une étiquette environnementale. Les fonds levés ne vont pas financer n’importe quelle dépense : ils sont strictement affectés à des projets favorables à la transition écologique (transports propres, rénovation énergétique, biodiversité, etc.). Et tout ça est encadré, suivi, audité, et publié chaque année dans un rapport — celui que Chap’ti a le plaisir de contribuer à rendre plus lisible.